interrogations économiques

Publié le par benjamin penot

deux évolutions à mettre en parallèle : l'augmentation de la pauvreté contre l'augmentation des dividendes des entreprises du CAC 40...

plus la France (et l'Europe) s'appauvrit, plus les entreprises distribuent de dividendes...

quand on sait à quel point ces mêmes entreprises se plaignent des marges trop faibles pour assurer leurs avenirs, je me demande comment ils se gèrent...

http://www.challenges.fr/economie/20140702.CHA5641/les-inegalites-continuent-d-augmenter-en-france-selon-l-insee.html

http://alternatives-economiques.fr/blogs/chavagneux/2014/03/10/les-distributions-de-dividendes-plombent-l%E2%80%99investissement-des-entreprises/

en pleine crise, on se retrouve avec 85% des profits reversé en dividendes, alors que quand "tout allait bien", dans les années 80, ces mêmes entreprises distribuaient 30 a 40% de leurs profits en dividendes...

de la à dire que les actionnaires (qui ont augmenté les revenus de leurs capitaux) participent à créer la pauvreté qui réduit les volumes de ventes et qui les amènent à envisager des plans sociaux pour préserver leurs dividendes...tsss...

nous sommes en crise, et de tous côtés, on nous appelle aux efforts et aux serrage de fes...non, ceinture, c'est mieux...beaucoup mieux...donc, il serrait temps aussi que les grandes entreprises montrent aussi l'exemple...pour toutes les entreprises du CAC 40, au moins toutes celles dans lesquelles l'état est actionnaire ou distribue des crédits d'impôts ou des subventions, signez une charte d’engagement et de responsabilité dans la répartition des dividendes : prenez vous une base de 40% de dividendes...le reste, moitié de ce qui reste dans les investissements et la recherche...la moitié restantes réservez en une bonne partie pour les primes aux salariés...30% je dirais...

http://bourse.lefigaro.fr/indices-actions/actu-conseils/a-peine-48-milliards-de-profits-pour-le-cac-40-1001967

prévision de profit 50 milliard :

  • 40% dividendes - 20 milliards
  • 30% investissements et recherche - 15 milliards
  • 9% primes salarié - 13.5 milliards (pour environ 4 millions de salariés des entreprises du cac 40 soit seulement 3375 euros de primes par salariés en moyenne)
  • 21% trésorerie - pour le fonctionnement interne - 10.5 milliards

parce qu'aujourd'hui ça fait bizarre :

  • 85% dividendes - 42.5 milliards
  • 7.5% investissements et recherche - 3.75 milliards
  • 2.25% primes salarié - 1.125 milliards (pour environ 4 millions de salariés des entreprises du cac 40 soit seulement 281.25 euros de primes par salariés en moyenne)
  • 5.25% trésorerie - pour le fonctionnement interne - 2.625 milliards

2 fois moins de dividendes, c'est 4 fois plus de R&D et d'investissements, et il faut l'avouer, l'avenir de nos emplois passe a 90% par ces fonds là...et c'est 4 fois plus de trésorerie, donc une meilleure résilience aux événements aléatoires, aux crises et aux tentatives de prises de positions agressives...en plus, avec un salaire moyen a 1600 € net, soit 19200 € annuels, une prime moyenne qui représente 17.57% de salaire "en plus", donc en consommation...au lieu de 1.4% du salaire en primes...16.17% d'augmentation des salaires avec une répartition moyenne, donc une diminution drastique de la pauvreté, une relance de la consommation, du moral des ménages, des crédits...et une relance de la demande qui ne passe pas par une augmentation des minimas sociaux...donc qui n'implique pas de nouveaux impôts..

avec en plus de la R&D, donc le renforcement ou la prise de position sur de nouveaux marchés, donc une augmentation de la valeur de l'entreprise, donc du CA et par conséquent ds profits...

oui, je sais, je suis désespérément optimiste...que les décideurs prennent des décisions a moyen / long terme au lieu de privilégier un court terme suicidaire...j'en devient ridicule, non?

bref : appel aux actionnaires et aux dirigeants d'entreprises majeures (et mineures) ------soyez responsables et sachez mesurer vos exigences et leurs impacts à long terme...sinon, c'est aussi le 4 mai 1789 qui se profile...

Publié dans économie, MEDEF, poilitique

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J
La pauvreté se définit de deux manières différentes.<br /> 1. La pauvreté absolue.<br /> Elle se mesure en pouvoir d'achat. Est pauvre toute personne qui ne peut satisfaire, absolument, des besoins essentiels tels se nourrir, se vêtir, se loger, se chauffer, tout cela indépendamment de son environnement économique personnel. Dit plus clairement, peu importe qu'elle soit entourée de gens qui peuvent - largement - satisfaire ces besoins-là.<br /> 2. La pauvreté relative.<br /> C'est la définition qui a été retenue par les instances européennes. On part du revenu médian et on décide, arbitrairement, que toute personne qui ne dispose pas d'au moins 60% de ce revenu médian est pauvre. Ce système d'évaluation met, de fait, de côté la richesse des très très riches. Il ne retient aucune définition des riches (sauf à dire que sont &quot;riches&quot; tous ceux qui ... ne sont pas pauvres. C'est quand même un peu court!).<br /> Il s'ensuit que, indépendamment du pouvoir d'achat, les pauvres dans un pays riche sont beaucoup plus riches que bien des riches dans un pays pauvre ... C'est paradoxal!<br /> Pourquoi ne retient-on pas une définition du seuil de richesse tout comme on a retenu une définition du seuil de pauvreté? A mon avis, ce n'est pas innocent! Cette approche permet avant tout de culpabiliser les catégories moyennes et d'ignorer la catégorie des gens très très aisés.<br /> Mon épouse et moi-même, ensemble, faisons partie de cette catégorie très aisée puisque, si on retient la définition de revenu médian d'un couple, nos revenus après impôts sont nettement supérieurs à deux fois ce revenu médian (défini comme 1,5 fois le revenu médian d'une personne seule). Nous vivons très confortablement ... Pourtant, nous n'avons pas le sentiment de vivre dans le luxe ...
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B
vous mettez le doigt sur quelque chose que je n'avais pas remarqué, l'absence de critère objectif de définition de la richesse...<br /> c'est vrai qu'en définissant les seuils de pauvreté ET de richesse, on peut véritablement définir ce que sont les &quot;classes moyennes&quot;, simplement en se comparant aux &quot;bornes&quot;...<br /> <br /> limite droite, limite gauche...on cadre...<br /> <br /> pour en revenir a la pauvreté relative, je défini ce concept avec la &quot;capacité d'achat&quot; plutôt qu'avec le &quot;pouvoir d'achat&quot;...<br /> <br /> la capacité d'achat est pour moi le pouvoir d'achat réduit des montants des charges liées au crédits et au logement principalement...<br /> <br /> vous gagnez 1600 euros par mois...<br /> vous vivez a Paris, avec un loyer a 1000 euros, et un crédit pour une voiture a 200 euros, vous avez &quot;en vrai&quot; une capacité d'achat de 400 euros par mois, c'est ce que vous consommerez...<br /> vous vivez a Tours, avec un loyer a 500 euros, et un crédit pour une voiture a 200 euros, vous avez &quot;en vrai&quot; une capacité d'achat de 900 euros par mois...<br /> donc a salaire égal, vous avez une capacité d'achat qui se trouve rapidement amputée par vos charges, vous vivez 2 fois mieux a Tours qu'a Paris...<br /> pourquoi je retire les charges du loyer et du crédit? parce que c'est quelque chose qui n'est pas consommé, mais imposé par les circonstances, et que c'est ce qui reste qui est consommable en biens et services...<br /> <br /> c'est pour ça que vous n'avez pas forcément l'impression de vivre dans le luxe malgré de bon revenus...avec 10000 € par mois de revenus dans le ménage, et des loyers et charges de crédits de 6000 € par mois, vous avez 4000 € de capacité d'achat...en respectant une logique d'épargne, vous devez être aux alentours de 1000 € épargnés par mois...reste 3000 € de capacité d'achat...après impôts...soit encore 1000 €, il vous reste 2000 € de capacité d'achat...<br /> ...<br /> ...<br /> 2000 € de capacité d'achat, un loyer de 800 €, une voiture a 200 € et 100 € d'épargne ça fait 3100 € par mois...donc environ 300 € d'impôts...<br /> ...<br /> vous avez avec (imaginons) 10000 € de revenus mensuels la même capacité d'achat qu'un ménage qui gagne 3400 € mensuels...ce sont les hauteurs de charges, d'épargne et d'impôts qui diffèrent...vous construisez un meilleur capital, soit, mais vous participez autant à l'économie au final...<br /> <br /> c'est édifiant quand on change de point de vue, au final, vous et moi sommes de consommateurs presque équivalents...malgré une différence de revenus énorme selon les critères traditionnels...(même si mon point de vue se base sur des hypothèses que je sait erronées)
J
Je n'ai pas encore tout lu mais j'ai déjà une idée des galères que vous avez subies! En 18 années comme agent de Pôle Emploi, je n'ai pas souvenir d'avoir géré des cas aussi dramatiques que le vôtre!
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B
Dramatique. ..un terme intéressant, je dirais juste compliqué, il existe bien des cas pires que le mien...